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Matt Ostrov

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MessageSujet: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyMar 10 Oct - 22:22

C'est de la confiance que naît la trahison

CURARE & MATT


Pour la première fois depuis bien des années, et peut être même de sa vie, Matt bouillonnait d'une rage sourde. Depuis le premier message qu'Elle lui avait envoyé à son retour de Lettonie pour lui annoncer qu'Elle débarquait en ville jusqu'à ce jour où elle s'était mise à poster de vieilles photos - posté depuis San Francisco pour ne laisser aucun doute possible - ou justement semer le doute. Il avait beau tenter de supprimer encore et encore, celle ci ne cessait de reposter en lui envoyant des messages qui le priait de la rencontrer en échange de quoi, elle cesserait les publications. Il avait complètement perdu les pédales et le simple fait de risquer de perdre Curare qu'il savait très jaloux ne lui avait pas vraiment laissé le temps de réfléchir. Il allait tirer tout ça au clair et de lui même, tout ce petit manège avait assez duré, elle lui avait fait bien assez de mal comme ça. Tout allait enfin bien, tout avait été mis sur la table et l'amour filait parfaitement, trop parfaitement visiblement puisque celle qu'il ne savait plus vraiment comment qualifier semblait vouloir lui mettre des bâtons dans les roues.

Il était parti précipitement ne laissant qu'un message dans sa chambre pour ne pas inquiétez son homme au sujet d'un éventuel nouvel accident de moto sachant pourtant que son homme était sorti avec Noémie. Il marchait d'un pas actif et décidé jusqu'au café où il devait la retrouver. Il entra en trombe dans ce dernier. Lui qui habituellement était si cordial et attentionné envers autrui, il ne se préoccupa pas franchement de ce que les autres pensait en hurlant à moitié : - Putain Chelsea tu joue à quoi là !

De nombreux regards se tournèrent vers lui, il n'y prêta même pas attention avançant rapidement jusqu'à elle qui lui intimait de s'asseoir et de se calmer.
- Que je me calmes ? Que je me calmes ! T'essaie de foutre en l'air mon mariage et tu voudrais que je me calme.

Elle gardait ce sourire gentillet, ce visage angélique qui lui attirait la compassion du public et qui le faisait pour le colérique de l'histoire. Pour le méchant qu'il n'était pas et qu'il n'avait jamais voulu être. Elle eu le culot de lui lancer :
- Tu m'as quitté pour lui, tu m'as brisé le coeur Matt.

L'hémoglobine de son sang semblait soudain ne plus être qu'un chaudron bouillonnant alors qu'il lui répondait du tac au tac :
- Parce que c'est peut être moi qui suit allé me taper Shane ? C'est toi qui m'a quitté Chelsea. Et il n'a rien à voir avec ça. Tu me fais souffrir si tu veux ! Mais pas lui !

Il ne se reconnaissait plus. L'amour entraînait la haine, et il se demandait franchement comment il avait pu aimer cette femme. Un instant, un homme tenta de s'interposer entre eux. L'australien le congédia d'un ton étonnamment cordial et prit place sur la chaise face à elle en abaissant bien malgré lui le ton, alors que tous les regards pesaient sur eux. il reprit d'un ton sec :
- Tu vas aller t'excuser auprès de lui. Tu va aller lui dire qu'il y a rien entre nous et que tu es complètement folle.

Elle pianota sur son téléphone sans vraiment se préoccuper de ses requêtes avant de le regarder droit dans les yeux :
- Embrasse moi.

Il eut une seconde d'absence avant de monter le ton une nouvelle fois :
- T'es folle à lier c'est pas possible. Je t'aime plus. Tu comprends ça ? J'aime un mec merveilleux que ça te plaise ou non.

Elle eut un instant un moue dégoutée à l'évocation du fait qu'il tournait sur les deux bords, même si à présent, il ne tournait plus que sur un seul et unique et c'était celui de son homme. Elle tourna son téléphone et lui montra une photo prête à être postée. Une ancienne photo qui les affichait entrain de s'embrasser tendrement identifiée à San Francisco :
- C'est très simple. Tu te lèves, tu m'embrasses. En contrepartie j'efface ce que j'ai posté et j'irais voir .... Enfin ton "mec".

Une opportunité ouverte, il grommela tout de même :
- Qu'est ce qui me dit que tu vas le faire.

Elle se leva de sa chaise pour s'afficher bien au milieu de l'allée, le dos tourné au fond de la salle et face à l'entrée :
- Comporte toi en homme pour une fois. Plaque moi contre le mur et embrasse moi.

Piqué au vif et porté par le désespoir, il la fit reculer de trois pas, légèrement de dos à l'entrée, il l'embrassa. Un baiser sans sentiment qu'elle tenta en vain d'approfondir. Pensait-elle le faire craquer en lui rappelant ce qu'ils avaient pu vivre ? Pour lui ce n'était qu'amour déchu et bien enterré. C'était une étreinte porté par la haine et le dégoût de la diablesse qui tentait de détruire sa vie. Il se détacha d'elle pour lui demander de remplir sa part du marché. Un mauvais rictus déforma la bouille blonde et elle indiqua l'entrée du doigt. L'australien se détourna et aperçu son homme dans l'entrée. Son monde s'écroulait cette fois ci. D'un point de vue extérieur et sans le contexte du spectacle désastreux qui avait eu lieu peu avant, on aurait pu aisément croire à un acte d'amour passionné. Il n'en était pourtant rien. Mais dieu seul savait ce qui se passait actuellement dans l'esprit fragile bien trop romantique de son homme.


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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyMar 10 Oct - 23:08

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curare feodor ostrov & matt ostrov
Cette journée avait pourtant plutôt bien commencé. Même très bien commencé, à dire vrai. Poussé par Noémie, qui se plaignait à longueur de journée qu'il ne lui accordait plus assez de temps, Curare s'était décidé à quitter son mari pour l'après-midi. Il s'était offert le dernier block-buster américain en avant-première à côté de sa compagne, ravie comme une enfant le soir de Noël et visiblement enchantée de la tournure de ce film, que l'inculte letton avait pourtant trouvé bien de bien piètre qualité.
Ils avaient continué par le péché mignon de la française, désormais bien connu du tatoué qui se laissait faire de bonne grâce. Le shopping. Et après tout, il n'allait pas rentrer les mains vides puisque, en plus des paquets de mademoiselle - galanterie oblige - il s'était offert une chemise. Le gloussement appréciateur de la brunette quand il l'avait essayée ne laissait présager que du bon quand à ce que l'homme qui l'attendait à la maison allait en penser.

Cette douce sortie s'était ensuite prolongée autour d'un verre. Une boisson gazeuse pour Curare, perpétuellement en manque de sucre, et un thé coloré pour Noémie, fidèle à elle-même et à leur première sortie au bowling qui avait visiblement marqué le début de cette franche amitié qui faisait tant sourire le tatoué aujourd'hui.
La brunette, oscillant comme d'habitude entre sa conversation et l'écran de son téléphone hors-de-prix que le letton n'aurait même pas su allumer, sembla soudain préoccupée. Curare sentit que ce n'était pas le sujet du moment qui lui causait cette ride entre les deux sourcils. Certes, le fait qu'il se soit marié dans une chambre d'hôpital ne semblait pas ravir la romantique française, mais il devait y avoir autre chose pour expliquer cet air soucieux.

Quelques questions habilement posées et une Noémie désireuse de se débarrasser de son fardeau achevèrent de renseigner le letton. Des photos étranges, rapidement supprimées mais étranges quand même, apparaissaient sur le profil Facebook de Matt - encore un pan de la technologie que Curare maîtrisait mal. Surveillant son mari pour lui, la française réussit bientôt à identifier la principale demoiselle sur les images plutôt préoccupantes qui désormais occupaient l'esprit tourmenté du tatoué. Une certaine Chelsea qui - s'il avait bien compris - n'avait pas désactivé le processus de localisation sur ses photos, et se trouvait non loin de là dans un bar huppé.
Typiquement le genre de bar que fréquentent les blondes à forte poitrine, s'empressa d'ajouter Noémie pour tenter de détendre l'atmosphère. Néanmoins, plus que troublé, le letton s'excusa de sa cavalerie et laissa là son amie pour aller tirer cette histoire au clair, demandant à cette dernière de l'attendre.

Le moins que l'on puisse dire fut qu'il ne fut pas déçu du voyage. A peine eut-il poussé la porte du bar - le bar maudit, ce serait désormais son nom - que ses yeux, comme ceux de la quasi-totalité des clients d'ailleurs, semblèrent aimantés par... son homme. Et cette... femme. Le mot poli eut du mal à se frayer un chemin dans son esprit tant un tas d'insultes exotiques lui traversèrent la tête. Dans une position ne laissant nul doute sur ce qu'ils partageaient. Et animés d'un sourire - tout du moins pour la femme - plutôt équivoque.
Confronté pour la première fois de sa vie à cette situation, Curare crut tout d'abord qu'il n'allait pas savoir comment réagir. Pourtant, en mode pilote automatique, il se vit s'approcher de cette petite table où trônaient encore les affaires des deux amants. Avec, bien en vue, le porte-clé en forme de licorne qui ne fit qu'émietter encore davantage le cœur de Curare qui semblait s'être dispersé comme du sable en pleine tempête. La tempête qui ravageait son être entier.

La bague, retirée de son doigt. Son téléphone. Les clés de l'appartement, qu'il tira de sa poche arrière. Tout ceci vint rejoindre ce qui était déjà sur la table. Matt voulut parler, Curare l'en empêcha d'un regard qui sembla lui couper l'envie de risquer le moindre mot. Ses yeux s'étaient fait gris acier, durs et tranchants, et même la demoiselle, qui gloussa un instant, s'arrêta bien vite. Heureusement. Le patron du bar n'aurait certainement pas été ravi d'apprendre qu'il comptait une poule parmi ses clients.
D'un pas sourd, rapide, le letton se dirigea vers la sortie. Il entendit son mari tenter de le suivre, mais la chance - ou ce qu'il en restait - semblait être du côté du tatoué. Une famille nombreuse entra à ce moment-là dans le bar, obstruant la sortie, laissant toute latitude à Curare pour se volatiliser au milieu de la foule et du trafic, dense à cette heure de la journée.

Il ne sut combien de temps il erra. Il ne pouvait plus être localisé, et par personne. Machinalement, par un coup du sort, ou de ce Destin qu'affectionnait tant Matt, le letton se retrouva au beau milieu du quartier gay de San Francisco. Il n'avait pas bu une goutte d'alcool, et ne comptait pas commencer ; de toutes façons, il était déjà suffisamment perdu comme ça. Et il ne savait que trop bien que sa résistance à l'alcool n'allait pas l'aider à oublier quoi que ce soit.
Il entra sans même s'en rendre compte dans une boîte. Lumière tamisée, musique bruyante qui l'empêchait de voir ou d'entendre le jeune homme qui allait finir par s'asseoir sur ses genoux tant il se rapprochait de lui. C'était tout ce dont il avait besoin.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyMer 11 Oct - 0:02

C'est de la confiance que naît la trahison

CURARE & MATT


Si il avait voulu dire quelque chose, les mots moururent en coin de ses lèvres. Les yeux de son homme dans une rage qu'il n'avait jamais vu et qui réussirent même à faire taire la blonde. Il ne s'en préoccupait pourtant que peu, tout ce qu'il voyait en face de lui c'était son homme, les poings serrés, le reflet absent de l'alliance, le regard plus sombre qu'une nuit d'encre. Matt le vit tourner les talons, il s'élança vers l'avant et sentit une force le retenir derrière lui. Il croisa les yeux de Chelsea. Sans aucun filtre, il lui hurla à moitié dessus : - Putain lâche moi espèce de garce.

Pourtant face à lui une famille entrait et lui bloquait à nouveau le passage. Quitte à détruire totalement son image de gentil autant finir ce qu'il avait commencé :
- Si vous cherchez une homophobe, celle là s'en est une de première catégorie

Un regard vers la table, il attrapa toutes les affaires et les fourra à la hâte dans la poche de sa veste et finit par lancer à la salle dans laquelle un grand murmure s'élevait :
- Maintenant excusez moi, j'ai un homme à tenter de récupérer.

Il sortit en courant, manquant de renverser quelques personnes qui s'interposait entre lui et sa quête de son homme. Tout s'embrouillait dans sa tête et le pire de lui ressortait franchement. Des insultes et des cris en publics, c'était bien la première fois de sa vie qu'il voyait ça. L'alliance serrée dans sa main lui brisa presque le cœur. Pourtant il était seul fautif, il aurait pu s'expliquer avec Curare plutôt que de croire bêtement que le démon qui lui avait un jour servi de copine pouvait faire quelque chose d'honnête une fois dans sa vie. Il courrait encore et encore, pourtant ses poumons le brûlait déjà. Un autre mensonge ressortait là. Il avait continué à fumer dès lors que le beau tatoué tournait le dos et l'effort se faisait de plus en plus dur. Respiration sifflante, il finit par s'arrêter. Ou pouvait-il être allé ? Il n'en savait absolument rien. Il entra à l'aveugle dans divers bars, interrogeant quelques personnes qui lui répondirent négativement. Il courut même jusqu'à la jetée. Un coup d’œil au bateau à la coque rongée par la vieillesse et dont la peinture s'écaillait. Le Destinity. Une belle connerie. Il texta à Chelsea : - Si je le retrouve pas, tu signes ton arrêt de mort. Un simple smiley avec un bisous en forme de coeur vint lui répondre. Son téléphone vola et s'écrasa contre la coque du bateau avant de sombrer dans l'eau. Il rebroussa chemin, retournant au cœur de la ville se perdant dans les rues et se perdant lui même. Chaque pas se faisait plus lourd. Il ne devait pas être triste, il ne devait pas ressentir d'émotion négative. C'était sa faute, il n'avait décemment pas le droit de se morfondre.

Pourtant l'heure tournait, son homme sans téléphone, sans plus aucune marque de lui, lâché en plein milieu de San Francisco le coeur lourd de la trahison de l'australien. Le brun s'arrêta au tournant d'une rue qu'il ne connaissait pas. Crachant à moitié ses poumons dans une douloureuse quinte de toux, la gorge nouée. Il se jeta à moitié contre le mur, se laissant glisser contre celui ci jsuqu'à ce que ses fesses ne touche la sol, alors qu'il fondait en larmes. Et si tout était terminé ? Si il l'avait définitivement perdu ? Il ne pouvait pas y croire.. Il ne voulait pas y croire. Une voix le tira de sa pseudo-dépression : - Excusez moi.

Il découvrit face à lui, un homme d'une cinquantaine d'années. Matt releva la tête les yeux brillants, essuyant ses joues humides d'un revers de manche, reniflant de manière disgracieuse : - C'est vous qui cherchez un grand tatoué ?

Il hocha la tête sans réussir à dire mot, alors qu'une lueur d'espoir naissait doucement :
- Un ami l'a aperçu entrer dans une boite sur Castro Street. Tout droit, puis à gauche après la café et vous déboucherez sur une grande artère.

L'australien se releva et le remercia grandement avant de repartir à tout jambe, porté par une force nouvelle, laissant s'envoler les mot du vieil homme dans les airs. Il peina à trouver le lieu. Dieu seul savait combien de temps s'était écoulé depuis l'incident. Qu'avait-il pu se produire depuis le temps alors que son homme se trouvait dans une boite gay surement aussi tourmenté que lui, mais surtout bien plus.
Matt hésita un moment à entrer. Le videur sembla hésiter lui aussi. On l'avait assez pris pour un hétéro aujourd'hui. Il ne savait pas vraiment quels étaient les critères pour entrer ici. Les seules boites qu'il avait côtoyés ne demandait qu'une tenue descente et d'être bien accompagné. Il finit tout de même par pénétrer dans ce nouvel univers, se frayant un passage parmi la foule, cherchant le grand brun du regard alors que la surpopulation de testostérone au mètre carré en devenait franchement insupportable. Il crut l'apercevoir enfin, dans une bien étrange position, collé serré voir même bien plus avec un autre homme. Sa voix se perdit dans les basses une première fois, il tenta désespérément de se faire entendre de lui : - Curare..



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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyMer 11 Oct - 0:29

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Il avait perdu toute notion du temps. Il ne savait pas quelle heure il pouvait être. Certainement assez tard, vu que cette boîte était ouverte. Combien de temps avait-il marché ? Il n'en savait fichtre rien. Avait-il marché ou couru ? S'était-il arrêté ? Avait-il parlé à des gens ? Ou avait-il simplement erré sans but jusqu'à ce que la fausse chaleur humaine qui régnait en ce lieu ne l'attire comme un insecte est attiré par la lumière ?
Il n'était plus capable de mettre de l'ordre dans ses idées. Il n'y parvenait pas. Il n'avait pas envie de le faire. Il ne s'en sentait même pas capable, pour le moment. Alors, il oubliait. Les yeux plongés dans le verre ambré devant lui. L'avait-il commandé ? Lui avait-on offert ? La seconde solution semblait la plus probable, bien qu'il ne se souvienne pas de qui aurait pu venir cette attention. Même si l'homme blond et filiforme qui le collait désormais semblait être un bon candidat.

Pour la deuxième fois de la journée, son regard fut aimanté sans qu'il ne puisse avoir quelque chose à y redire. Il se fixa dans le regard noisette de son homme. De son mari. De Matt, à défaut de savoir ce qu'il était vraiment pour lui, le tatoué savait au moins ce qu'il était pour les autres. Et ce soir, le cœur en miettes et le corps en vrac, il se rangeait de lui-même dans la catégorie des autres. Après tout, il n'était plus à ça près ce soir. Et il était suffisamment brisé pour qu'une fêlure supplémentaire ne change rien au délabrement de l'édifice.
L'homme à ses côtés se fit plus entreprenant, et Curare sentit plus qu'il ne se rendit vraiment compte que ce dernier commençait à l'embrasser sur la joue. Il n'était pas aussi bien rasé que Matt. Cette pensée acheva de sortir le tatoué de sa torpeur. Le regard toujours fixé dans celui de l'Australien, il fit pivoter très légèrement sa tête, dans un mouvement qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'il allait laisser ce sombre inconnu l'embrasser. Ce n'est qu'en voyant la douleur tordre le doux visage de son aimé qu'il se ravisa.
D'un geste brusque, il repoussa cet inconnu et abaissa violemment son poing sur la table, faisant crier les hommes-midinettes des tables voisines. Il ne sentit même pas la morsure du verre ; il ne se rendit pas compte que le sang commençait à maculer sa main. Laissant sur la banquette le blond complètement perdu et les éclats de verre qui se mélangeaient désormais avec la belle couleur dorée de l'alcool, le letton se leva et se dirigea droit sur Matt. Il le dépassa, le bousculant d'un coup d'épaule qui fut bien moins violent que ce qu'il aurait voulu, mais qui eut l'effet escompté ; l'Australien se mût derrière lui pour le suivre.

L'air frais de la nuit, la morsure de ce petit vent sur sa blessure fit définitivement reprendre ses esprits au tatoué. Il toussa pour se débarrasser de cette odeur de fumée qui lui prenait le nez. Il se tourna vers Matt, ses yeux ayant gardé leur teinte acier inflexible.
Ne dis rien. S'il-te-plaît.
Il aurait voulu se montrer dur, intransigeant, mais il n'y parvint pas. C'était davantage une supplique, et d'un pas lent, Curare se mit en marche. Le brun derrière lui eut la décence de ne pas parler et de le suivre fidèlement. Fidèlement et en silence. Laissant l'air frais le calmer, le letton levait la tête vers le ciel, les yeux fermés, savourant ce moment de calme après la tempête, qui ne s'était absentée que temporairement.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyMer 11 Oct - 1:14

C'est de la confiance que naît la trahison

CURARE & MATT


Les lèvres du blond se rapprochaient de la peau de son homme qui se noyait dans son verre. Il voyait la bouche rosée embrasser la joue, le coin des lèvres du letton. Ce parfait inconnu qui n'avait surement aucune idée de ce que les yeux gris venait de fixer avant de tourner la tête. Une souffrance sourde tenaillait Matt comme à chaque fois qu'il le voyait dans les bras d'un autres que lui. Un grand bruit, le verre explosa sous la violence du choc et fit sursauter l'australien. Sans qu'il ne comprenne, un coup dans l'épaule le fit tituber quelques pas. Il ne se formalisa pas de la douleur qui envahit un instant celle ci et se retira à la suite de se ce denier pour le suivre à l'extérieur. Il quitta enfin l'ambiance que se faisait franchement étouffante et se délecta de l'enveloppe plus fraîche. Il ne chercha pas à comprendre, pas à s'expliquer, il le suivit simplement, aussi docilement qu'un vieux cheval. Il marchait dans sa trace et dans son ombre, n'osant même plus tenter un quelconque rapprochement.

Les mots de Curare ne firent que confirmer le fait qu'il devait se taire. Pourtant il y en aurait eu des choses à dires, à expliquer. Mais surtout le plus important, le fait que ce n'était pas une tromperie "volontaire", que c'était le résultat de l'habile manipulation d'une enfant pourrie gâté qui ne supporte pas l'idée qu'on lui résiste. Il marcha à ses côtés, encore et encore, laissant ce silence à la fois ci doux et si pesant. Comme l'air avant que l'orage n'explose. Il attendait le bon moment, il continua de marcher, de le laisser le conduire là ou il le voulait jusqu'à ce qu les pieds trouvent répit. L’australien retenait ses quinte de toux, le facteur cigarette n'avait pas sa place pour envenimer encore plus la querelle. Il coupa les ponts avec le regard dur et froid que maintenant le letton à juste raison. Les senteurs familières de la mer lui montèrent au nez. Étaient-ils retournés jusqu'au port ? Possiblement. Il osa enfin ouvrir la bouche, et alors qu'il aurait voulu tout lui expliquer, la manipulation, la peur de le perdre, l'oubli de sa raison, seul deux mots longuement réfléchis s'échappèrent d'entre ses lèvres ;
- Es atvainojos

Lors du voyage, il avait retenu quelques mots simples, et s'était renseigné sur quelques bases de cette langue pour mieux comprendre son homme.  Que pouvait-il faire de plus sans le froisser ? Que voulait-il véritablement ? Il aurait tout donner pour revenir en arrière, pour ne jamais avoir bougé du lit, pour être encore entrain de l'attendre patiemment et pouvoir l'embrasser tendrement. Mais non, il était là, planté, les yeux dans le vague, les relents marins et salés s'insinuant dans ses narines alors qu'il tentait une nouvelle fois  :
- C'est une longue histoire, mais c'était pour ne pas te perdre. Elle m'a piégée parce qu'elle ne supporte pas que je sois amoureux de toi.

C’était incohérent au possible, comment un baiser pouvait éviter de perdre quelqu'un ? Il décida de se taire à nouveau, après tout il avait raison, se taire c'était très bien aussi. Matt osa poser sa main sur celle de son homme qui se teintait d'un rouge écarlate. Il se tut. Il laissa le silence faire son travail. Et il commença minutieusement à retirer les bouts verres, priant pour qu'il ne le repoussa pas. Les yeux fuyants encore le regard gris métallique et froid qu'il n'avait jamais découvert sous ce jour ci.

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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyMer 11 Oct - 1:39

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Les pas de Curare le menèrent sans qu'il ne s'en rende vraiment compte vers le port. Là où tout avait commencé pour eux. Le letton frissonna ; ce lieu pouvait-il être aussi de la fin ? Là où tout se terminerait ? En temps normal, il avait son alliance pour palier à ces moments de doute, mais aujourd'hui c'était tout seul qu'il devrait affronter ses démons. Enfin. Presque tout seul. Car il lui restait encore un mari, même si en ce moment le roc qu'avait toujours constitué Matt s'effritait dangereusement aux yeux du jeune mari transi d'amour.
Car oui, il était toujours aussi amoureux, et il s'en voulait presque. Il s'en voulait de laisser un sourire s'étendre sur son visage en entendant l'accent de son compagnon alors que celui-ci cherchait à s'excuser. Il s'en voulait de le laisser parler, alors qu'il aurait voulu du silence pour remettre de l'ordre dans ses idées. Là, c'était de plus en plus difficile de s'y retrouver.

Le tatoué grimaça lorsqu'il sentit Matt extraire les morceaux de verre de sa peau. Avec ses bêtises, il allait avoir des cicatrices qui massacreraient ses précieux tatouages, il s'était bien démerdé. Il souffla bruyamment, avant de retirer sa main avec toute la douceur dont il était capable, refermant la paume de son compagnon sur elle-même pour l'empêcher de continuer.
Laisse. Tu n'as pas besoin d'être blessé par mes conneries.
Joignant le geste à la parole, il se pencha pour plonger sa main saine dans l'eau froide, et vint frotter délicatement celle de son homme pour ôter le sang qui la maculait. Il n'osait pas regarder sa propre paume, il se doutait bien que ce serait de la charpie. Mais au fil des années, il ne ressentait plus la douleur ; il avait tellement donné aux champs que quelques bouts de verre étaient loin de pouvoir l'achever.
Son regard se fixa sur la lune, tout juste formée d'un croissant. Elle n'éclairait que peu la nuit, et la lumière des docks paraissait blafarde à cette heure tardive. Ou matinale, peut-être bien. Il n'en savait toujours rien. Il ne savait pas quoi faire.

Il s'approcha de son homme, se dressa sur la pointe des pieds et déposa un baiser volage sur le bout de son nez. Puis, il reprit sa route, certain que Matt le suivrait. Il erra encore un peu. A un feu rouge, il effleura la main de son homme alors qu'ils attendaient côte à côte. Sans trop savoir pourquoi ni comment, quelques mètres plus loin, Curare avait attrapé la main de Matt et s'y tenait comme un noyé se tiendrait à une bouée.
Ses pas les menèrent devant un petit hôtel comme en fleurissent beaucoup dans les grandes villes. Tout d'un coup, toute la fatigue du monde sembla s'abattre sur les épaules du letton, et celui-ci décida de s'y arrêter, son regard errant entre Matt et la porte d'entrée. Sa voix se fit hésitante, alors qu'il ne savait pas quelle conduite adopter.
Tu peux me laisser seul...
Le désespoir fut bien trop transparent dans les yeux de Matt. Avec un sourire à peine perceptible et vite camouflé derrière ce masque d'indifférence qu'il se forgeait, le letton ajouta "Ou pas..." afin de laisser un réel choix à son compagnon.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyMer 11 Oct - 22:26

C'est de la confiance que naît la trahison

CURARE & MATT


Ses mots se perdirent dans le frais qui tombait doucement au fur et à mesure que la soirée lançait. Les yeux tournés vers la main ensanglantée. Cette relation leur aurait laissé des traces à tous les deux. Curare se détacha de lui pour tremper sa main dans l'eau puis passer sur la sienne qu'il referma avec soin. Ce simple geste, sa voix, tout sonnait étrangement. L'australien était torturé par l'incertitude. Il se voyait un instant en Curare, il comprenait soudain toute la dureté de la pseudo-indifférence dont il avait toujours faire preuve. Il aurait aimé qu'il hurle, qu'il lui balance dans la gueule tout ce qu'il ne lui disait pas. Et pourtant, le silence était affreusement pesant et la seule fois où Matt le brisa fut pour démentir la culpabilité que s'infligeait le tatoué.

Il le suivit partout où il allait, collé à lui comme son ombre ne voulant pas prendre le risque de le perdre ( si ce n'était pas déjà fait - en ces instants troublés. Ils se retrouvèrent devant un petit hôtel niché au creux des buildings. Le brun n'avait toujours pas osé soutenir le regard gris, effrayé de n'y trouver qu'une froideur métallique et non plus l’étincelle aimante de jadis.

Auparavant le simple idée de son homme qui le menait vers un hôtel aurait suffit à allumer dans son esprit une foule de choses très peu catholiques, mais à cet instant, il lui demandait de partir. L'espoir ne faisait que de s'éteindre et de se rallumer encore et encore, plus facilement même qu'une cigarette roulée,pris au joug d'un milliers de tourments. Le simple "Ou pas" prononcé à la suite s'ajouta à tous les éléments contradictoires dans sa tête qui le rendait dingue à ce moment précis. Que devait-il faire ? Des mois auparavant, quelques jours mêmes, la question ne ce serait même pas posée mais désormais. Il ne savait pas, il ne savait plus tout simplement. Il se contenta de hocher la tête et d'avancer à l'intérieur, les yeux rivés sur le sol. Il entra à sa suite dans la bâtiment, sans dire mot. Il le suivait encore et encore, il aurait pu le suivre jusqu'au bout du monde même si c'était pour l'entendre lui dire quelque chose, lui faire récupérer sa bague, se faire pardonner comme il le pouvait. Tout faire pour que cette soirée ne soit pas la dernière.


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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyMer 11 Oct - 23:22

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Sans grande surprise, Matt continua de le suivre silencieusement, aveuglément. Il resta près de lui lorsque Curare demanda une chambre, passant outre les gros yeux du réceptionniste. Leur curieux équipage avait effectivement de quoi intriguer ; et la main ensanglantée qu'utilisa le letton pour déposer sa carte de séjour sur le comptoir ne fit que confirmer l'impression du brave homme. Ils étaient fous à lier. Et pour une fois, le tatoué n'allait même pas essayer de le contredire, pour la bonne et simple raison qu'il était tout à fait d'accord. Fou. Il lui fallait au moins ça pour accepter de se taire de la sorte et retarder le moment fatidique des explications, quitte à se briser encore davantage.

Il monta les escaliers, s'effaçant devant la porte de leur chambre pour laisser Matt y entrer le premier. Curare ne jeta qu'un bref coup d’œil à travers la pièce. Meublée correctement, propre, ils n'allaient pas chipoter. De toutes façons, comme vidé de ses dernière forces, le letton ne se sentait pas capable de rentrer à l'écurie pour cette nuit. Et s'il pouvait éviter les lieux qui lui rappelaient trop son mariage, c'était tout aussi bien. Il devait déjà composer avec son mari qui le suivait, c'était suffisamment éprouvant comme ça.
Laissant l'Australien seul quelques instants, le tatoué partit réquisitionner la salle de bain. Sa main ne lui faisait pas mal à proprement parler, mais il ne voulait pas risquer l'infection. Ouvrant le robinet, il laissa l'eau se maculer de rouge pour nettoyer sa paume et laisser entrevoir les éclats qui étaient toujours logés dans la chair. Ils ricochèrent dans le lavabo avant d'être entraînés par le tourbillon d'eau sanguinolente. Attrapant l'une des serviettes posées sur un meuble, le letton entoura la blessure et appliqua une pression suffisante pour empêcher le sang de continuer à couler.

Au bout de quelques minutes, il abandonna la serviette roulée en boule dans un coin et ressortit de la salle de bain, sa main ayant retrouvé une allure de... main. Avec un peu de chances, les tatouages ne seraient pas trop traversés par les cicatrices, les coupures n'étaient que peu larges et ne laisseraient pas de grandes marques comme il l'avait tout d'abord pensé.
Matt était assis sur le lit, les yeux toujours rivés au sol. Ou au mur. Ou n'importe où, tant que ce n'était pas Curare. Il évitait son regard acier, et il avait bien raison ; bien incapable de contrôler ses pupilles, le tatoué sentait bien qu'il arborait toujours ce regard froid qui semblait réussir à faire fuir même son mari. Il ôta rapidement ses chaussures et grimpa à son tour sur le lit.

Comme mû naturellement, le letton se rapprocha de son compagnon, qui n'avait pas bougé et se trouvait désormais dos à lui. Curare hésita quelques instants, mais il ne tarda pas à passer ses bras autour du corps de Matt et à se coller à son dos, posant nonchalamment sa tête sur l'épaule de l'Australien. Il poussa un franc soupir et resta silencieux, presque immobile, simplement trahi par sa respiration profonde.
Il trouva, à sa grande surprise, une sorte d'apaisement. Il ne savait pas si c'était bon signe ou pas, mais il n'était pas capable de s'éloigner davantage de Matt. Pire encore. Du bout des lèvres, il commença à parsemer sa clavicule découverte de baisers légers, qui lui firent un instant oublier à quel point il était censé lui en vouloir.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyJeu 12 Oct - 23:05

C'est de la confiance que naît la trahison

CURARE & MATT


Il cherchait encore et encore comment il avait pu en arriver là ? A embrasser les lèvres de cette femme... Et devant son homme qui plus est. Il n'en pouvait plus de le voir si calme, si froid, presque accablé et pourtant il ne pouvait pas lui reprocher. Il avait juste envie de l'entendre crier, de tenter de justifier l'injustifiable comme il le pouvait.

Assis sur le lit, les yeux dans le vide, il se laissa aller à une quinte de toux alors que l'eau coulait dans la salle de bain. Ses poumons étaient à l'agonie, pas autant que lorsque les lèvres de Curare se posaient contre les siennes mais presque autant. Il attendit patiemment, perdu dans ses pensées, une pointe de stress montant en lui. Il ne pouvait ni pianoter sur son téléphone qui avait sombré dans les flots, ni jouer avec son briquet qu'il ne portait pas sur lui. Enfin il entendit les bruits de pas, l'eau cessa de se déverser contre la céramique et la peau meurtrie. Encore un laps de temps et enfin il découvrit l'ombre et les jambes qui s'avançaient dans la pièce. Il allait se laisser tomber sur le côté, la fatigue pesant soudain sur ses frêles épaules. Mais soudain, il sentit deux bras puissants se serrer autour de lui. Tout son corps se tendit, abdominaux contractés sous les bras musclé, il mit un temps fou à se relâcher. Les lèvres courraient sur son épaule, il ne le méritait pas, il ne méritait pas toutes ses petits attentions et pourtant, il ne pensa pas à le repousser de peur de le vexer ou de confirmer les craintes qu'il devait surement avoir de l'avoir vu embrasser une femme. Un simple soupir s'échappa d'entre les lèvres de l'australien mais il ne se permit rien d'autres.

Il finit par basculer légèrement la tête en arrière, se posant contre le torse de son homme, posé au creux de l'une de ses épaules, les yeux doucement fermés et le cou offert. Une étrange sensation de picotement traversant tout son corps. C'était doux, appaisant, les calme avant la tempête. Il aurait voulu lui demander de parler, mais il savait que bientôt la fatigue les dévoreraient, que ce n'était pas le soir pour ça. La nuit portait conseil et il espérait véritablement que ceux ci soit bons.

Il tenta tout de même, sans trop de conviction, trop bien installé dans les bras de son homme : - Il faut dormir. T'as l'air épuisé.

Comme si il voulait chasser cette journée de son esprit, qu'il voulait tourner la page alors que le lendemain serait peut être pire. Et si le tatoué en décidait autrement, il n'insisterai pas, il n'avait aucun droit de décisions. Matt posa ses mains sur celle de son homme qui enserrait encore son torse. Indécis fini. Le temps d'accalmie était interminable et pourtant si doux.


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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyJeu 12 Oct - 23:42

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S'il sembla tout d'abord tendu, Matt se laissa vite aller dans les bras de son mari. Avec un petit sourire qui en disait long sur le plaisir que cela lui procurait, Curare redoubla d'efforts pour détendre son compagnon. C'était le monde à l'envers, et il le savait. Mais il s'était laissé prendre à son propre piège ; maintenant qu'il tenait l'Australien tout contre lui, il était bien incapable de le lâcher. Il était faible. Amoureusement faible. Et ce n'était pas une nouveauté ; c'était même de pire en pire de jour en jour.
La jalousie faisait de lui un homme bien trop dépendant de son compagnon. Et aujourd'hui, cela semblait être en train de se retourner contre lui. Et pourtant, il était bien incapable de s'arrêter.

Il s'enivrait de l'odeur de Matt, plongé dans son cou. Avec un soupir de contentement, il laissa ce dernier poser nonchalamment sa tête contre son épaule. Il ne voulait pas le repousser. Il ne pouvait pas le repousser. Ce soir, il n'avait pas besoin d'explications ; il voulait juste encore profiter de la présence de son homme. Le letton ne voulait pas d'excuses, car il avait peur que cela ne confirme sa pire crainte : que Matt n'ait réellement pas d'excuse pour ce geste qui avait brisé Curare de l'intérieur. Si c'était vraiment cela, alors autant repousser au maximum le moment de la révélation. Autant rester dans le flou le plus longtemps possible. Le flou lui semblait moins douloureux que la vérité, pour l'instant.
Et, puisque Matt semblait respecter ce choix, le tatoué n'osait pas revenir sur sa position.

Bientôt, l'un des deux hommes se montra plus sérieux que l'autre. Avec un pauvre sourire, le letton ne put s'empêcher de lâcher un "La faute à qui, triple buse ?" qu'il tenta ensuite de compenser par une étreinte renforcée. Il ne voulait pas blesser son compagnon ; ce dernier semblait s'être déjà suffisamment blessé tout seul. Alors, il rajouta bien vite un "Désolé. J'ai tendance à en faire trop quand je suis fatigué. Tu n'es qu'une double buse.", en espérant que ce trait d'humour un peu foireux suffise à détendre l'atmosphère. L'espoir fait vivre, dit-on. Et, en un pareil moment, c'était guère tout ce à quoi Curare pouvait se raccrocher.

Délicatement, il fit pivoter son compagnon vers lui, et passa une main tendre sur le visage de ce dernier. Un énième sourire, un second baiser sur le bout du nez, et il ne put se retenir de poser ses lèvres sur celles de son homme.
Seulement si tu dors avec moi.
Il faisait du chantage. Et il n'en était pas fier.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyVen 13 Oct - 16:04

C'est de la confiance que naît la trahison

CURARE & MATT

Les yeux toujours fermés blottit dans cette douce étreinte. Sa remarque fit réagir sèchement l'homme qui se ravisa en l'empêchant de partir grâce à ses bras. Matt redressa simplement la tête ouvrant les yeux pour fixer un point flou porté par la voix du letton. Iil le sentait faire de gros efforts, il commençait lui même à sentir son cerveau divaguer. Il ne comprit pas vraiment comment il se retrouva face à lui, ses lèvres doucement posées sur les siennes. Il ferma simplement les yeux encore une fois mu par un réflexe vieux comme le monde ou simplement dévoré par la faiblesse face à son homme. Ils se détachèrent un instant, l'australien s'allongea tranquillement, l'amenant timidement à basculer avec lui, blotti tout contre lui, les yeux baissés sur le lotus rouge qui ornait le cou de celui ci. Fuyant comme un enfant face à ses problèmes. Il devrai l’affronter un jour, trop tôt surement. Et il ne trouvait toujours pas les mots pour expliquer ce qui s'était passé. Il ferma les yeux doucement, calant sa respiration à demi-sifflante sur celle de Curare, s'enivrant de son parfum puis sombrant enfin dans le sommeil après ce qui lui sembla une éternité.

Les quelques pauvres heures qui lui furent accordées, n'étaient que cauchemars incessant et répétés. Il se réveilla à moitié en sueur, cherchant son homme des yeux, baissant le regard sur sa main, il la trouva enlacée dans la sienne. Surement l'avait-il vu s'agiter. Il porta délicatement ses lèvres sur les runes tatouées des phalanges puis se détacha de lui, attrapant sa veste et marchant sur la pointe des pieds jusqu'à la porte. Habitué à s'éclipser en douce, il évolua silencieusement, se retrouvant bien rapidement au rez de chaussé, puis dans la rue encore pied nu, les cheveux en pagailles, une cigarette aux coins des lèvres, ruinant un peu plus ce qu'il lui restait de poumons. Il regarda le soleil pointer doucement, éclairant le ciel qui passa bientôt de noir à gris. Il trouva bien heureusement une boulangerie ouverte après un long temps d'errance et une cigarette de plus, maintenu à la réalité simplement par ses pieds nu contre les pavés. Il trouva miraculeusement une boulangerie ouverte et y acheta deux donuts sucrés, glacés et recouverts de paillettes colorées.

Il continua son escapade, trouvant un bureau de tabac qui venait à peine d'ouvrir. La vendeuse qui semblait avoir visiblement trop forcé sur le parfum, le dévisagea d'un air étrange. Il s'avança vers le comptoir, les yeux cernés, des airs de sorti du lit après une cuite. Il grommela qu'il voulait du tabac à rouler, des filtres et des feuilles. Histoire de tenter de se sortir de ce cercle vicieux de la cigarette et de tenir enfin la promesse qu'il avait fait de réduire sa consommation. Il échangea quelques mots avec celle ci qui lui demandait si il allait bien, il demanda l'heure. Il était parti depuis une vingtaine de minutes seulement. Le temps de revenir, cela ferait trente ou quarante peut être. Tant que le soleil n'était pas levé. Il continua à marcher comme le zombie qu'il était, terminant la dernière cigarette blonde de son paquet qu'il jeta pour ne plus conserver que son récent achat. Il remonta les escaliers et face à la porte s'apprêtant à entrer en priant pour qu'il ne soit pas réveillé, il posa sa main sur la poignée. Son cœur s'emballa et se serra, sa gorge se noua et une impression étouffer le gagna. Ses yeux se mirent à briller et il paniqua complètement. Il agrippa à la poignée jusqu'à ce que ses phalanges blanchissent. La tête lui tourna et à un moment, il crut même qu'il allait vomir alors qu'un surplus d'acide du au stress lui dévorait les entrailles. Il s'assit un instant devant la porte, calmant sa respiration agitée comme si il venait de courir un marathon. Il regarda un instant les cicatrices qui maculaient son bras, il appuya sa tête vers l'arrière contre la chambranle de bois. Il souffla un bon coup et se releva avant d'ouvrir la porte, très délicatement de peur de réveiller son compagnon.


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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyVen 13 Oct - 17:47

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Heureusement, Matt ne sembla pas se formaliser plus que nécessaire du ton cavalier du letton. En même temps, il devait sentir qu'il était un peu en tort et qu'il ne valait mieux pas en rajouter ce soir. Il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre, et ils étaient en train de s'enliser dans un tourbillon de non-dits qui les menaçait de plus en plus à chaque minute qu'ils laissaient filer. Mais pour l'instant, personne n'avait le courage ou la force de s'extirper de cette tempête. Alors ils restaient là. Bringuebalés. Jusqu'à tant que l'un des deux reprenne ses esprits et ai la présence d'esprit de les sortir de ce qu'ils traversaient.
Alors le tatoué se laissa faire. Il se laissa entraîner dans les bras de l'homme qu'il ne pouvait s'empêcher d'aimer toujours autant. Et il sombra rapidement dans un sommeil sans rêves. Sa journée l'avait suffisamment épuisé pour qu'il parvienne à dormir profondément toute la nuit.


Le réveil fut nettement plus difficile. Un peu cotonneux, le letton s'étira, les yeux toujours fermés, en se rendant douloureusement compte qu'il avait froid dans ce lit. Depuis plusieurs semaines, voire mois, il se réveillait dans les bras de son homme, qui acceptait désormais de dormir sans haut et qui le réchauffait aussi efficacement qu'une cheminée. Mais ce matin... rien. Curare tenta d'ouvrir les yeux, mais il croisa les farouches rayons de soleil qui filtraient à travers les fentes des volets. Il gémit bruyamment, avant de plaquer son visage contre le matelas et de rabattre l'oreiller sur sa tête pour s'enfermer dans un noir profond. Profond, et presque étouffant, mais il s'en moquait royalement. Là, il avait simplement envie de se rendormir. Se rendormir pour oublier.
Oublier qu'il était seul au petit matin quand la veille il avait surpris son mari dans les bras d'une autre. Oublier qu'il se sentait honteusement trahi. Oublier que son cœur saignait, et nettement plus que lorsqu'il avait perdu Centis à l'époque. Là où il avait été simplement blessé, il avait l'impression que Matt s'était enfui avec son cœur, et que l'intégralité de son corps souffrait de ce manque. Ses muscles lui semblaient ankylosés, comme s'ils n'avaient pas servis depuis des jours. Sa tête lui faisait mal, la migraine l'assaillait, comme si son cerveau se plaignait du manque de sang. Du manque d'air, d'oxygène. Du manque de tout ce qui lui était vital, à savoir Matt.

Ainsi prostré dans le lit, enroulé dans les draps tant il s'était agité, Curare ne sut dire combien de temps il resta là. De nombreuses fois, l'idée de se lever et de s'éloigner de cette chambre l'effleura. Tout, pour ne pas sentir cette odeur qui avait imprégné des draps. Mais aussi tout pour rester près d'elle, puisqu'il semblait au letton que c'était tout ce qu'il allait pouvoir conserver de son idylle. De son mariage. De l'amour de sa vie, tout simplement. Il n'avait même plus sa bague pour se souvenir de toute cette histoire, vu qu'il la lui avait laissée la veille.
Des sillons salés se creusaient dans ses joues. Jamais il n'aurait cru pouvoir pleurer aussi violemment, mais bientôt sa poitrine se souleva et il se mit à respirer bruyamment, luttant pour récupérer de l'air. Ses fonctions vitales étaient en berne. Et il lui semblait que jamais il n'allait pouvoir en récupérer l'intégralité.

La vérité, bien que douloureuse, se fit rapidement un chemin dans son esprit. Il était bien incapable de vivre sans Matt. Et, maintenant que ce dernier était parti, il se demandait bien comment continuer sans lui.
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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyVen 13 Oct - 20:31

C'est de la confiance que naît la trahison

CURARE & MATT


Toujours agrippé à la poignée, il lui semble entendre du mouvement dans la chambre, le bruissements des draps, puis ensuite bien pire. Tendant l'oreille, il entendit surtout bien pire. Les larmes, les sanglots. Il se rendait compte de l'impact que cette sortie matinale pouvait avoir eu, que les événements de la veille combiné à son absence ce matin avait pu être interprété comme un motif de rupture.

Son cœur se serra, il prit son courage à deux mains et poussa la porte, avant d'entrer dans la chambre un peu penaud mais surtout inquiet pour son homme. Lui qui avait toujours voulu le bonheur de tout le monde, il se retrouvait à faire pleurer celui qui comptait le plus pour lui. Il s'en voulait, il s'en voulait terriblement. Le ton était inquiet, presque terrifié à l'idée qu'il ai pu lui faire tant de mal :
- Curare ?

Il s'approcha du lit, où Curare était encore caché, enfoui sous les draps, l'australien souffla :
- Curare. Je suis là. Je serai toujours là.

A cet instant c'était difficile à croire, mais autant tenter. Quoiqu'il se passe, il serait toujours là, mari ou pas mari, couple ou pas couple, il serait toujours là pour lui. Il était devenu dépendant, dépendant au point de tout lâcher pour lui ou du moins d'essayer. Ses yeux se mirent à briller, en attendant la respiration haletante :
- Pitié Curare. Hurle, crie, mais dis moi quelque chose.

La voix était étouffé, il posa sa main sur les draps conscient qu'il allait surement l'éjecter rapidement. Il voulait l'entendre, il voulait que tout sorte, se faire engueuler comme un gamin, tenter de justifier. Se faire jeter même, mais tout sauf le voir ainsi.

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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyVen 13 Oct - 23:45

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Contre toute attente, une voix vint briser le silence qui régnait dans la pièce. Enfin, le silence aux oreilles de Curare, qui ne s'entendait même plus pleurer, vu son état. Mais il entendit son prénom murmuré. Par cette voix qu'il avait crue un instant ne plus jamais entendre. Par cet homme qu'il s'était presque préparé à perdre à jamais. Presque, car le regain d'espoir qui anima momentanément son cœur n'était qu'une confirmation de plus : il était irrattrapable. Trop amoureux, trop épris, trop dépendant, trop tout. Et si sa raison avait tenté de se faire à l'idée que tout pouvait être fini, le reste de son être n'avait fait qu'espérer le contraire.
Et visiblement, c'était le reste de son être qui avait eu raison sur ce coup-ci, à en croire les paroles suivantes. N'attendant qu'une seule chose, à savoir être rassuré, le letton restait prostré, immobile, attendant que son compagnon veuille bien lui parler. Lui expliquer. Le rassurer, comme il avait besoin de l'être alors que le doute semblait lui tordre les entrailles. Littéralement. Il avait l'impression d'être passé à la machine, programmée sur essorage puissant.

Il étouffa justement un cri à la seconde phrase de Matt. Il n'avait envie que de ça, depuis de longues, très longues heures. Il avait envie de hurler, de crier, de taper tout ce qui se trouvait sur son passage et d'assassiner deux ou trois oreillers au passage pour se défouler. Il avait envie d'arpenter San Francisco en long en large et en travers pour transformer cette blonde en sac de frappe et s'abîmer les phalanges dessus. Après tout, vu l'état de sa main, il n'était plus à ça près. Et la satisfaction qu'il retirerait très certainement de ce geste rendrait moins douloureuse la destruction de ses précieux tatouages par les cicatrices que pareille activité entraînerait.
Il n'avait jamais été violent. Ou lorsqu'il l'était, c'était envers lui-même ou des choses inanimées. Il n'avait jamais crié sur personne, il n'avait jamais levé la main sur qui que ce soit. Et pourtant il lui semblait qu'aujourd'hui il en était capable.

Et le silence qui suivit tout cela ne fit que déclencher la bombe à retardement qu'était devenue Curare. Jamais il n'aurait pensé pouvoir s'énerver, et même si ç'avait été le cas, jamais il n'aurait songé pouvoir le faire face à son mari. Pire : face à l'homme de sa vie. La personne qu'il était censée aimer, protéger, chérir, et tout ce que le maire n'avait pas pu dire faute de véritable cérémonie pour célébrer leur union. Prenant une grande inspiration, le letton se décida finalement à sortir de son antre, c'est-à-dire à soulever son oreiller pour se libérer et se redresser. Ses yeux avaient repris cette couleur gris acier lorsqu'il les releva vers son homme, et même s'il savait que cette lueur ne plaisait pas à Matt, il n'y pouvait rien.
Tu veux que je crie ? Que je hurle ? Bordel Matt, depuis hier je me retiens de le faire ! Depuis cette putain d'après-midi ! Dans ce putain de bar ! Avec cette putain de fille ! J'aurais pu te hurler tout ce que je pensais de ce geste, et devine quoi ? Je ne l'ai pas fait. Pourquoi, ah, pourquoi ? Pour te protéger. Parce que je t'aime, je voulais te laisser une chance de t'expliquer. Je voulais te laisser faire, je te faisais confiance. Et maintenant TU me demandes de hurler ? TU me demandes de te parler. Tu ne penses pas que c'est plutôt TOI qui devrais me parler ? M'expliquer ? T'excuser, aussi peut-être ? Ou alors tu trouves ça normal, tu embrasses régulièrement des nanas dans les bars quand tu t'éloignes de moi ? Oh, c'est vrai, j'avais oublié : monsieur est bi. Monsieur aime autant les femmes que les hommes. Elles te manquent, peut-être ? Quel ignoble mari je fais, de ne pas penser à tes besoins primaires. Je n'aurais pas dû m'offusquer, c'est peut-être pour ça que tu me laisses dans le flou ? Parce que pour toi c'est normal ?
Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé aussi longtemps. Et longtemps qu'il n'avait pas arboré un tel air de dédain envers quelqu'un. S'il l'avait un jour arboré avec quelqu'un.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptySam 14 Oct - 16:01

C'est de la confiance que naît la trahison

CURARE & MATT


Il l'avait cherché, et il l'avait trouvé, la main posée sur les couvertures fut vite éjectée alors que le poison si doux se faisait soudain bien plus violent. L'australien encaissa sans broncher, il le méritait. Il était fautif de tout cela et au lieu de s'excuser il avait provoqué l'homme. Les yeux toujours perdu dans les plis des couvertures, il lança doucement :
- Je te dois des explications.

Il voulait l'approbation de son homme pour l'écouter, mais il n'était pas sur que celui lui accorde. Si Chelsea avait pu faire une chose bien la veille, cela aurait été de lui dire de se comporter en homme. Il releva enfin les yeux et défia le regard sombre et métallique de l'homme. Il peina à soutenir ce dernier mais se fit violence :
- Tu te souviens, le premier jour, je t'ai dit que j'avais recommencé à fumer à cause d'une rupture difficile.

Il marqua une pause, mais ne voyant pas de réaction du tatoué, ne sachant même pas si il l'écoutait vraiment, il finit par continuer :
- C'était elle.

Ce n'était sûrement pas ce qui l'intéressait mais il devait en passer par là :
- Une new yorkaise égo-centrique, qui ne supportait pas que je puisse aimer les hommes et les femmes. Une ex que j'ai retrouvé un beau matin dans les draps d'un gars bien mieux foutu que moi.

Les sentiments qui se mirent à déferler dans la tête de Matt lui serrèrent le cœur alors qu'il avait l'impression de revivre la scène de ce jour maudit. Cette fois ci, il ne voulait plus quitter les nuances de gris, il se perdait dedans alors que ses lèvres s'affairaient toute seule à exprimer ce qu'il avait garder sur le cœur pendant si longtemps :
- Une briseuse de cœur, qui ne supportait pas de pas avoir ce qu'elle voulait. Et qui dieu sait comment a appris que j'étais enfin heureux avec quelqu'un, et a voulu détruire ma relation avec cette dite personne. Elle a commencé à poster de vieilles photos, en priant pour que tu me quittes et que je lui retombe dans les bras.

Il poussa un long soupir et se prit la tête dans les mains, les yeux masqués par un épais brouillard de larmes qu'il retenait de couler :
- C'était un baiser contre ses excuses envers toi. J'ai pas réfléchi. Et voilà que finalement c'est moi qui détruit.

Emporté par ses sentiments, il entendait encore les mots de son homme se répercuter dans son esprit, encore et encore. Le silence fut le dernier moment d'accalmie avant la tempête puis le ton monta soudain emprunt de désespoir

- Et comment tu peux penser une seule seconde que je préfère une fille aussi banale ! Tu t'es déjà regardé dans un miroir Curare ?

Il reprit son souffle, il avait crié sans le vouloir. Sa pensée semblait sûrement diffuse :
- T'es parfait Curare ! Foutrement parfait ! Et je me demande tous les jours commet ça se fait que je suis avec un gars comme toi ! Si tu ouvrais un compte instagram, tu serais engager comme mannequin dans les jours qui suivent. En plus de ça tu es gentil, patient, drôle, et encore bien trop d'autres choses.. Tous les jours depuis le début, encore plus depuis Centis, j'ai peur de te perdre !


Il avait finalement remis ça sur le tapis. Involontairement sûrement, mais ça ne passerait pas inaperçu. Ses yeux divaguèrent sur le lotus rouge puis sur le poignet. Tout le doute et la peur de le voir s'éloigner ressortait. Il avait eu tellement de le perdre qu'il avait fait une chose stupide et voilà qu'il risquait réellement de le perdre, et tout cela serait entièrement sa faute. Il s'attendait à ce que les foudres des cieux lui tombe dessus, il avait parlé, beaucoup trop parlé surement.


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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptySam 14 Oct - 18:30

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Contre toute attente, Curare parvint à garder son calme et surtout à rester silencieux pendant tout le discours de Matt. Le discours entrecoupé de Matt, mais cela ressemblait tout de même à un long monologue et le letton s'abstint de tout commentaire. Il ne voulait pas le troubler, le couper dans sa lancée. Il lui accordait toute son attention, même si cette dernière était douloureuse. Sa tête le faisait toujours autant souffrir. Et maintenant qu'il était sorti du cocon protecteur des draps, il avait froid. L'air frais de la chambre climatisée ricochait sur sa peau nue ; fichue manie qu'il avait de dormir sans Tee-Shirt.

Son regard se baissa sur son torse, couvert de cette déesse qui fascinait tant Matt. Un petit sourire effleura le visage du tatoué lorsque son homme évoqua l'idée de se mettre aux réseaux sociaux. Il n'était pas certain que ça lui plaise, à l'Australien, s'il s'exhibait face au monde entier comme il le faisait dans leur chambre. Et puis, ce n'était pas non plus au goût de Curare finalement ; certains de ses tatouages étaient bien trop personnels pour être exposés aux yeux de tous. A commencer par cette boussole, que Matt avait justement effleurée du regard. Non. Il n'y avait que les privilégiés pour jouir de tout ça. Et l'Australien était l'un d'entre eux. Il n'y avait aucune raison pour que le letton ne s'ouvre davantage? Il était suffisamment heureux comme ça.

Néanmoins, la fin du discours fit se crisper le tatoué. Un rictus montrant à quel point il se sentait mal et un gémissement animèrent Curare, qui jusque là était resté stoïque, d'une immobilité sans pareille. Il se laissa tomber en arrière, sur les oreillers, fixant le plafond d'un regard vide. Absent. Il n'avait plus froid, finalement. Il était comme déconnecté, comme s'il s'était pris une gifle suffisante pour l'assommer. C'était presque ça.
Tu sembles oublier, monsieur mon mari, que je n'y connais pas grand-chose aux femmes... Alors loin de moi l'idée de la trouver banale. Après tout, pour que tu t'y intéresse, elle devrait être au moins exceptionnelle.
Sans trop savoir pourquoi ni comment, il s'était désamorcé tout seul. Le choc d'entendre une fois de plus Matt douter à propos des erreurs passées du tatoué venait de le faire relativiser. C'était un juste retour des choses, même si l'Australien n'avait certainement pas pensé à ça en premier lieu. Mais si Curare décidait de le voir ainsi ce serait plus facile... pas à pardonner, vu qu'il l'était déjà. Mais à comprendre.
Tu doutes souvent ? De nous.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyDim 15 Oct - 17:41

C'est de la confiance que naît la trahison

CURARE & MATT


Son cerveau était empli de doute, il avait vidé son sac, allégé son coeur un court instant de tous les poids qui y pesaient. Et pourtant dès lors qu'il reposait ses yeux sur lui, il avait l'impression que plus rien n'allait. Pour ne rien arranger, les tatouages furent découverts par la literie et donnèrent au mot parfait qu'il venait de prononcer, absolument tout son sens. La provocante déesse lui tirait toujours la langue comme si elle se ravissait d'être en contact avec les abdominaux musclés qu'il ne pouvait plus toucher pour une durée indéterminée.

Au vu de la réaction de son homme, il fut presque rassuré, il était gentil, bien trop gentil pour se radoucir de la sorte après un événement de cet ampleur. Le myocarde qui battait dans sa poitrine semblait sur le point de s'arrêter de battre à chaque instant. C'était lorsqu'on était sur le point de tout perdre qu'on se rendait compte à quel point tout comptait. Il était devenu essentiel à sa vie, une sorte de substitut d'oxygène. Il était amoureux bien trop amoureux. Il l'écouta parler des femmes comme si elle lui était étrangère. Lui même avait toujours eu plus de facilité avec les hommes et il s'en félicitait en voyant celui qu'il avait en face de lui. Il n'eut pas le cran d'esquisser un sourire :
- Alors dit toi que je suis un bi qui préfère les hommes et un en particulier.

Il marqua un temps de pause, si il doutait ? Il ne savait pas vraiment. Il avait peur de le perdre, peur que le petit australien aux yeux cernés, aux poumons noircis et aux cheveux en pagailles qu'il était, ne soit pas à la hauteur. Il ne doutais pas de l'amour de son homme, parfois de leur avenir peut être même si il se vouait à penser qu'il serait optimiste :
- On a brûlé toutes les étapes. J'ai peur de te perdre à chaque instant, mais c'est ce qui me prouve que je suis amoureux.

Il n'avait répondu qu'en partie à la question et d'une manière bien à lui. Il devrait s'en contenter. Il hésita et es décida à lui retourner celle ci d'une voix faiblarde :
- Et toi ?

Il attrapa sa veste par la même occasion, tirant de sa poche le téléphone, les clés et l'anneau d'argent. Il déposa les deux premiers sur le lit et garda l'autre dans sa main, précieusement, très précieusement.


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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyDim 15 Oct - 18:14

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La réponse de Matt arracha un léger sourire au letton. Il espérait bien être cette homme en particulier ; il avait intérêt, surtout. Mais ce discours faisait écho à sa manière chez le tatoué. Il n'était plus gay, pour sa part. Il était devenu Mattousexuel. Et quitte à devoir inventer un mot, autant que ce soit celui-ci. Néanmoins, il ne pouvait pas s'empêcher d'être flatté par la remarque de son compagnon ; petits restes de narcissisme typiquement masculin pas tout à fait noyé dans la masse cotonneuse qu'il était devenu aux côtés de Matt. Parce que oui, le tatoué n'avait plus aucune volonté, et ne savait plus que fondre devant tout ce que voulait bien faire l'Australien.
Mais chut. Il ne faudrait pas que cela s'ébruite.

Curare ne parvint pas à se départir de son sourire par la suite. Tournant légèrement la tête sur le côté pour se plonger dans les yeux de son compagnon, il resta quelques instants silencieux, comme mystérieux. Avant de rajouter, le rire perçant dans la voix.
Tu trouves qu'on a brûlé les étapes ? Pourtant il me semblait bien t'avoir embrassé avant d'avoir couché avec toi. Mais ma mémoire me fait peut-être défaut. Après tout, ce n'était pas suffisamment exceptionnel pour que je le grave à tout jamais dans ma mémoire...
Bien évidemment, il n'était pas sérieux le moins du monde, et il espérait que Matt saisisse la nuance dans ce qu'il venait de dire. En guise de nuance, c'était même carrément du mensonge ; il venait bel et bien de dire parfaitement l'inverse de ce qu'il pensait à propos de toutes leurs premières fois. Et son compagnon avait intérêt à ne pas mal le prendre, sinon il s'empresserait de lui rappeler à quoi ressemblait leur première fois... sinon rien. Le tatoué n'était pas programmé pour en vouloir à qui que ce soit. Et encore moins pour se venger.

Néanmoins, la question suivante de Matt attira un gémissement sonore au tatoué. L'air d'être complètement désespéré, il attrapa un oreille pour le plaquer sur son visage et s'isoler encore une fois du monde. Piètre isolement vu qu'il sentait nettement l'air sur sa peau nue. Mais c'était un isolement quand même. Au moins de la tête. Il profita de ce noir d'encre qu'il s'infligeait lui-même pour réfléchir correctement à la question.
Doutait-il ? Son état de la veille ne faisait que montrer que oui, il pouvait douter. C'était selon les circonstances, son état d'esprit, et le nombre de verres qu'il avait ingurgités. Mais fondamentalement... oui. Il doutait. Tout le temps. Sauf qu'il ne savait pas comment le formuler sans à son tour ranimer une immense vague de doute chez son homme. Alors, il opta pour la franchise. Retirant l'oreiller de sa tête, les yeux fixés vers le plafond, il tenta.
Joker ?
Il resta quelques instants immobile, avant de pivoter légèrement la tête, avec un petit sourire et un regard désolé pour Matt, assis non loin de lui. Il ne savait pas si ça allait passer. Au moins il aurait essayé.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyDim 15 Oct - 19:09

C'est de la confiance que naît la trahison

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Enfin l'atmosphère semblait moins lourde, sa réflexion arracha même ce qu'il espérait être une des blagues du tatoué. Il le prit comme tel après un moment de réflexion. Il sourit doucement et arqua un sourcil en cherchant le regard cette fois ci :
- Tu as de la chance que ma moto soit en pièce détachée...

Il ne prit pas la peine de finir sa phrase, le tatoué avait surement très bien compris. Ces simples souvenirs ravivèrent une multitude de choses, il avait l'impression de retrouver les sensations du mur sur son dos, des lèvres contre les siennes et encore bien plus de choses qu'il serait déplacé d'exprimer à l'oral, ou surtout au vu de la situation, puisque son homme avait entendu bien pire que quelques mots un peu crus. Face à son retournement de question, il vit son homme gémir avant de se cacher dans son oreiller. Il en fut d'abord étonné, il le laissa se calmer un instant avant d'entendre la voix qui lui demandait un joker. Il tiqua d'abord puis décida de ne pas vraiment s'en formaliser, après tout il n'avait répondu qu'à moitié lui aussi. Il esquissa tout de même une drôle de moue avant de hausser les épaules. Il se leva du lit et attrapa le petit sachet qu'il avait laissé en plan avant de se rasseoir sur le lit. Il sourit :
- Ferme les yeux.

Il insista auprès de son homme et lui attrapa la main, isolant l'annuaire des autres doigts comme si il allait y passer une bague, attrapa un donuts et lui passa au doigt avant de sourire :
- Voilà. J'ai acheté ça tout à l'heure. J'espère que t'aime ça.

A sa manière enfantine il tentait de détendre l’atmosphère lui aussi. Il retrouvait l'âme d'enfant qui les avaient rapprochés au départ, toujours en gardant le métal frais dans son poing serré.


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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyDim 15 Oct - 19:41

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Le letton frissonna à l'évocation de la moto. Instrument de malheur qui, au contraire de ce que semblait penser Matt, avait presque retrouvé 'l'allure d'une véritable moto. C'était tout l'avantage de la passion de l'Australien pour son cheval-fou : cela laissait beaucoup de temps à Curare pour lui préparer des surprises. Même s'il ne savait pas à quelle occasion il lui offrirait cette surprise-là, elle était en cours d'élaboration.
Mais loin de lui l'idée de monter à nouveau dessus. Moyennant la promesse de ne pas griller les limitations de vitesse, il allait simplement la rendre à son juste propriétaire. Et c'était déjà bien comme ça. Il ne pouvait et la faire réparer et se prendre d'affection pour elle.

Si l'Australien se formalisa de la non-réponse de Curare, il ne le montra pas. Ou pas trop. Pour se faire pardonner, le letton ferma les yeux dès la demande formulée, sans même chercher à comprendre davantage. Il lui devait bien ça. Sa peau s'électrisa devant le geste de Matt. Allait-il lui rendre cette bague qu'il avait abandonnée hier ? Son annuaire portait carrément une trace de bronzage ; sa peau héritée de sa mère sud-africaine prenait rapidement le soleil, et cet anneau s'était déjà imprimée jusque dans les pigments de sa peau.
Ce fut donc un air outré qu'il lâcha en direction de son compagnon lorsque celui-ci lui donna l'autorisation d'ouvrir les yeux. Néanmoins, de bonne foi, il croqua dans la sucrerie avant de se débrouiller pour plaquer Matt contre le matelas. Déposant le donut's - qui n'était plus vraiment un donut's vu qu'il avait mordu dedans - sur les draps à côté, le letton s'arrangea pour que son compagnon ne puisse plus faire le moindre mouvement. Quitte à l'écraser sous son propre poids. Même s'il fit attention à ne pas lui comprimer la poitrine.

Tentateur, bourreau, amoureux, tout ça à la fois, le tatoué rapprocha leurs deux visages. Leurs nez en vinrent à se toucher, Curare sentait qu'il avait une haleine sucrée tant il se tenait proche de la peau de son compagnon. Si leurs lèvres s'effleurèrent, ce fut hautement fortuit ; le letton s'arrangea pour ne pas l'embrasser.
Après tout, il était encore un peu fâché. Un peu.
Je crois que c'est normal, de douter. J'ai déjà du mal à savoir exactement ce que je ressens pour toi tant c'est fort. Intense. Nouveau. Et assez indescriptible. Alors comme est-ce que je pourrais, moi, être sûr de ce que tu ressens toi ? Je doute de nous. Tout le temps, à chaque instant. Mais 'il y a bien une chose dont je suis sûr et certain,
c'est que rien ni personne ne pourra m'enlever ce que je ressens. C'est comme... une partie de moi. Le fait de t'aimer fait de moi qui je suis. Comme la couleur de mes yeux que tu fuis depuis hier. Comme mes tatouages, comme ce tatouage qui te représente. Et rien ni personne ne pourra me forcer à effacer mes tatouages. Donc rien ni personne ne pourra me forcer à m'éloigner de toi.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyLun 16 Oct - 19:21

C'est de la confiance que naît la trahison

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Un sourire enfantin et fier demeurait sur son visage alors que le tatoué croquait dans la sucrerie glacée. Sans même comprendre comment, le brun se retrouva dos sur le matelas, alors qu'un gémissement dont il n'aurait pu déterminer la provenance directe s'échappait d'entre ses lèvres. Plongé dans les prunelles grises de l'homme au dessus de lui, il se débattit un instant avant de se résigner, il avait bien plus de force que lui. Il sentait l'haleine sucrée qui contrastait avec l'odeur de tabac mentholé qui s'échappait surement d'entre se lèvres. Un bien drôle de mélange. Les pupilles de Matt divaguait entre les iris grisés et les lèvres que le letton prenait grand soin de garder inaccessible. Lorsque celle ci se frôlèrent, un grognement étouffé monta de la gorge de l'australien. Il se ravisa cependant de répliquer puisqu'il n'était vraiment dans une position - autant physique qu’émotionnelle - ou il pouvait se permettre de répliquer. De plus son homme se lança dans l'un des beaux discours qu'il était si doué pour tenir. Le brun cessa toute forme de rébellion, soufflant longuement, prenant de longues inspirations, il ferma les yeux, oubliant la proximité des corps, gardant un maximum de sang pour irriguer son cerveau et se laisser porter par les mots doux qu'il prononçait.

Tout était vrai, désespérément vrai, douloureusement et merveilleusement vrai. Il confirmait qu'il fuyait le regard gris qu'il aimait tant puisqu'il n'avait toujours pas daigné exposer les prunelles noisettes à la lumière face à lui. Tout ce qu'il lui disait lui faisait chaud au cœur. Les déclarations d'amours enflammées, ou en tuto vas ça y ressemblait beaucoup. Le doute était partagé et pourtant ils s'aimaient plus que tout. L'amour les liait toujours même lorsque la séparation était si proche. Il se félicita d'avoir les yeux fermés puisqu'il les sentait briller face à cette déclaration. Il secoua la tête, tenta de se débattre encore une fois. C'était sous-estimer les compétences de son homme. Il avait toujours la main serrée autour de la bague, sa tentative veine de s'échapper lui arracha à lui même un gémissement indésiré qui lui fit presque monter le rouge aux joues alors qu'il était dans l'impossibilité de se cacher face à lui. Un regain de courage et il ouvrit les yeux, il affronta ceux de l'homme et au même instant, il ouvrit la main pour découvrir le métal de l'anneau gravé complètement offert, bouche bée face -ou presque- face au discours de l'homme. Il n'y avait rien à ajouter. Quoique. Il se rappelait soudain d'un détail, ou plutôt son dos encore une fois plaqué, contre quelque chose de bien plus doux que le mur couvert d'affiches :
- Les sucreries te font toujours autant d'effet à ce que je vois.

La référence au simple bonbon offert la première fois et qui semblait avoir été déclencheur de bien plus. Une nouvelle fois la faute au sucre.

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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyMer 18 Oct - 21:15

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Le fait de se tenir auprès de Matt - et qui plus est suffisamment nu pour sentir bien plus de choses que s'il avait été protégé par la barrière d'un Tee-Shirt quelconque - était une torture de tous les instants. Néanmoins, ce n'était pas vraiment le moment d'y penser, et le letton se militait autant qu'il le pouvait. Et les gémissements que poussait Matt les yeux fermés n'aidaient pas le tatoué à se calme. Clairement pas. Il était à l'agonie. Ou presque. Pas loin.
In extremis, Curare se retint de verser une petite larme en voyant réapparaître cette bague au creux de la paume de son compagnon. Il avait eu peur que ce dernier ne l'ait oublié. Même pas par négligence ; simplement sous le coup de l'émotion, une erreur était vite arrivée. La quasi-totalité de leur histoire en était un assez bon exemple...

Avec un petit soupir qui exprimait nettement son soulagement, le letton se saisit délicatement de la bague. Il du pour se faire se décaler sur le matelas en effleurant - oh malheur - le torse de son compagnon. Il fit tourner l'anneau entre ses doigts, le maintenant devant la lumière filtrée par les persiennes. Puis, sur un dernier regard vers son compagnon signifiant clairement "Tu es sûr ?" il se décida à revêtir une nouvelle fois ce symbole de leur mariage, qui semblait décidément avoir envie de les rendre tous les deux fous. Fous à lier. Ou fous l'un de l'autre. Le choix était encore à faire.
Bien que le letton n'ait que peu de doute sur ce qu'ils allaient choisir tous les deux... Après tout, les camisoles cacheraient bien trop ses superbes tatouages qui plaisaient tant à son homme (:trigg:)

Les yeux fixés au plafond, il tendit la main pour attraper le reste de son petit-déjeuner échoué sur le matelas. Il finit rapidement le donut's trop sucré, sa crise de larmes l'ayant quelque peu vidé de ses forces de bon matin. Il se lécha précautionneusement les doigts, se moquant bien du tournant suggestif que pouvait prendre ce geste. Il ne voulait ni gâcher le glaçage rose ni salir les draps blancs. Ou pire. Salir ses vêtements. Quelle catastrophe.
Donc il fallait absolument qu'il soit propre comme un sous neuf, esprit mal tourné ou pas. Même s'il se doutait bien que Matt avait ce genre d'esprit.

Les yeux toujours rivés au plafond blanc, évitant à tout prix le regard de son compagnon pour ne pas sombrer à son tour dans les travers lubriques qui auraient pu l'effleurer juste avant. Sage comme une image, il resta silencieux quelques instants avant de briser le silence.
C'est comment avec une femme ?
Question turlupinante pour le très inculte tatoué, qui pouvait se vanter d'avoir évité de collectionner les compagnons. Et encore moins les compagnes, du coup. Il n'y avait guère que Matt pour répondre à sa question existentielle aujourd'hui. Et certainement jamais.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyDim 22 Oct - 1:00

C'est de la confiance que naît la trahison

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L'australien de mordait l'intérieur de la joue pour contenir un peu sa faiblesse notoire. Iil sortait le torse d'encre et de chair qui embrassait le sien. Il fuyait du regard, les lèvres inaccessibles alors que les hormones et les émotions en pagailles se déchaînaient. Il sentit les doigts dans sa paume alors que son homme se portait hors d'atteinte. A son grand soulagement, après une hésitation, il porta l'anneau d'argent à son doigt avant de finir la douceur sucrée et de se lever les doigts. Matt étouffa un couinement presque douloureux alors que son cerveau s'échauffait tout seul. Un instant de silence et de répit le temps de remettre les idées en place dans sa tête. Il le dévisagea un moment cherchant à savoir si la question qu'il venait de lui poser était sérieuse. Apparemment oui. Il hésita sur la marche à suivre. Devait-il vraiment répondre à cela ou jouer sur le ton de l'humour ? Un sourire amusé, il s'étala sur le lit, calmant ses esprits, fixant le plafond :
- Tu t'intéresses aux filles toi maintenant ?

Il jeta un œil à son homme avec un sourire en coin avant de recentrer son attention sur le plafond, il aurait presque été gêné comme un enfant lorsqu'on lui demande si il a une petite amie. Puis il se souvint de la discussion avec la lettonne ainsi que le fait qu'il le voyait à moitié nu -si ce n'était plus - presque tous les jours. Il questionna :
- Vraiment ?

Face au silence, il prit une grand inspiration et se mit à réfléchir avant de balancer tout simplement :
- C'est .. Différent. Genre bien mais beaucoup plus compliqué, plus "risqué".

Il réfléchit encore un peu, devait-il s'étendre plus sur la question ? Il continua :
- Et surtout beaucoup moins bien qu'un homme.

Soudain un sourire en coin gagna ses lèvres, alors qu'il fixait toujours le plafond, il reprit d'un ton amusé :
- Quoique, sur ce point on est pas très doué non plus en ce moment.





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Curare F. Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyDim 22 Oct - 1:25

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Si Matt sembla tout d'abord le prendre sur le ton de l'amusement, le letton était véritablement sérieux. Curieux au possible, et surtout désireux de comprendre ce qui avait bien pu égarer son homme. Car l'amour, sous la forme physique ou émotionnelle, avec une femme devait être différent pour que l'Australien se fasse encore piéger comme ç'avait été le cas la veille. Différent au point de momentanément l'égarer, visiblement.
Donc oui, Curare voulait savoir, et il laissa son compagnon parler. Même si ce dernier éluda tant bien que mal la question, à l'aide de phrases toutes plus sibyllines les unes que les autres. Le tatoué fronça les sourcils, tournant carrément la tête pour observer Matt. S'il quittait son plafond des yeux, c'était qu'il y avait urgence. Et en l'occurrence, là, urgence de comprendre ce que son homme essayait de lui expliquer.

En attendant de tout remettre en ordre dans sa tête, le letton commença par répondre - à sa manière - à ce qu'il avait compris.
Dans ce cas tu t'es franchement mal démerdé, tu as beau ne plus prendre aucun risque, tu t'es entiché d'un homme qui veut des enfants...
Il tentait de le prendre sur le ton de la rigolade, mais il espérait secrètement que Matt ne se mettrait pas à faire marche arrière le moment venu. Les promesses, c'était une chose... Mais vu leur fidélité à l'un et à l'autre, ils semblaient plus que novices dans l'art de les respecter. Et il était hors de question que Curare fasse une croix sur un - voire plusieurs, l'espoir fait vivre - enfants, maintenant que le libre pays des Etats-Unis lui avait fait miroiter cette possibilité.
Mais pour l'instant, plutôt qu'un bébé, il avait un couple à remettre à flots.

Enfin, la dernière phrase de Matt fit écho dans le tête du letton. Alors comme ça ils ne se débrouillaient pas bien ? Pour un peu, Curare aurait pu être vexé. Pour un peu. Car il connaissait suffisamment bien son homme pour se douter soit qu'il avait voulu le faire marcher, soit qu'il avait voulu dire autre chose. Car les gémissements intempestifs de l'Australien et leur dernière nuit agitée ne laissaient pas particulièrement envisager que leur vie au lit soit si mauvaise que ça.
Fronçant les sourcils en une fausse moue vexée, le letton se redressa pour plaquer son homme contre le matelas - même si, logiquement parlant, Matt s'était plaqué tout seul en s'allongeant dessus. Mais pour marquer le coup, le tatoué lui attrapa les poignets et les maintins fermement pour l'empêcher de faire le moindre mouvement.
On est pas très doués pour ?... Parce que me concernant, je te trouve toujours aussi séduisant. Même sexy. Attirant. Et, arrêtes-moi si je me trompe, tes gémissements, tes suppliques et tes mots d'amour qui datent de la dernière fois qu'on a fait l'amour me laissent au contraire penser qu'on est particulièrement doués de ce côté-là.
Il se permit avec toutes les arrières-pensées du monde de peser de tout son poids sur son compagnon. Ses yeux gris ayant enfin retrouvés la teinte douce qu'ils avaient en temps normal, il darda son regard dans celui de Matt. Il plongea délicatement vers la bouche de son compagnon, commença à lui faire croire qu'il pourrait l'embrasser avant de se contenter de lui mordiller la lèvre inférieure. Puis, il dévia lentement vers l'oreille et se retint tout juste de mordiller le lobe de Matt pour plutôt lui glisser tendrement.
Mais peut-être que comme tout est si différent de ces femmes dont tu as l'habitude, tu as oublié...
Et, aussi vite qu'il avait fait prisonnier son compagnon, Curare le relâcha, pour reprendre sagement sa place sur le matelas, à ses côtés. Il s'amusait à souffler le chaud et me froid, jusqu'à trouver le point de rupture chez son homme.
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Matt Ostrov

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MessageSujet: Re: C'est de la confiance que naît la trahison | Curare
C'est de la confiance que naît la trahison | Curare  EmptyDim 22 Oct - 9:40

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Il ne savait pas vraiment expliquer ce qu'il ressentait en soit. Désormais qu'il était avec lui, il avait l'impression qu'il ne pourrait plus jamais s'habituer à quelque chose d'autre. Une fois que l'on frôlait la perfection - ou plutôt qu'on l'embrassait - le monde paraissait soudain plus terne et moins attrayants. Il aurait voulu lui dire qu'une femme c'est quelque chose de bien, de beau, de merveilleux même. C'est un écrin de tendresse enrobé la plupart du temps d'un foutu caractère ou justement d'une innocence et d'une timidité à faire fondre les cœurs. C'était aussi la jalousie, le doutes permanents, les meilleures ami(e)s qui semaient le trouble. La peur de les laisser sortir seule, de les perdre. En fait ce n'était pas vraiment les femmes, c'était l'amour tout simplement. Il se ravisa de lui dire tout cela puisqu'au fond il ressentait la même chose pour lui. Mais il leur trouvait tout de même un côté diabolique à celle qu'on représentait comme des angelots bordé d'une auréole de lumière. Passées maître dans l'art de la manipulation, aimant à faire fondre le monde par un simple regard, elles étaient des sirènes qui enchantaient les navires, un merveilleux moment avant que la bateau ne s'écrase contre les rochers et qu'elle ne trouve un autre navire à faire couler. Il l'écouta parler de l'avenir et des enfants avec une fausse moue vexée. Les enfants. Quelle grande question. Pour Curare, il aurait pu faire le tour de la terre et si l'idée d'avoir des enfants l'angoissait terriblement, il ne le montra pas.

Sans vraiment comprendre comment, il se retrouva soudain bloqué entre les muscles saillants et le matelas. Tout vrilla dans sa tête et dans son corps. Il était en réelle contradiction avec ses paroles, alors que des décharges sourdes irradiait son ventre. Il ne put retenir un son douloureux alors qu'ainsi plaqué, il se trouvait terriblement à l'étroit. Les poignets bloqués ainsi que tout le reste de son corps. Il sentait les lèvres tout près des siennes, les dents contre ses lèvres, instinctivement il ferma les yeux, il aurait voulu se soulever à sa rencontre mais un obstacle de taille l'en empêchait. Sa respiration accéléra encore ainsi que son rythme cardiaque, alors qu'il entendait les mots prononcés par son homme, il sentait ses lèvres tout près de son oreille. C'était une véritable torture pour quelqu'un d'aussi faible que lui.

C'est sur une dernière insinuation qu'il le sentit se détacher complètement de lui pour retrouver le lit. Il étouffa un grognement indigné, il l'avait cherché après tout. Il avait tout simplement envie de lui sauter dessus, mais un instant il trouva cela déplacé, il n'était pas en réelle position de quémander quoi que ce soit. Il prit un temps pour se calmer avant de reprendre :
- L'amour n'a pas de genre. Mais pour ce que j'espère sera la dernière fois, je te le répète, il n'y a que toi, toujours toi et encore toi. J'ai jamais ressenti des trucs aussi fort. Et tu n'imagines même pas ce qui se passe dans mon corps en ce moment.

Il hésita un moment, puis se lança. Que risquait-il au pire ? D'être repoussé par ce dernier ? Il assumerait. D'un simple mouvement, il se retrouva assis à califourchon sur son homme, se mordant violemment la joue pour contenir un cri tout sauf viril. Il ferma un instant les yeux et resta immobile quelques secondes tentant de retrouver un souffle normal. Il était faible, bien trop faible. Il ouvrit les yeux et se pencha vers l'avant, une main de chaque côté de sa tête. Il souffla à son oreille : - Laisse moi te montrer que c'est toi que j'aime.


Il caressa doucement la joue de cet homme, il descendit dans le cou, longeant la clavicule du bout des doigts. Il lui fit relever doucement le menton, jusqu'à croiser son regard. Tous les gestes étaient délicats en comparaison de la déferlante de pulsions qui tenait son corps. Il prenait son temps pour une fois, il se faisait tendre et doux. Il l'embrassa doucement au coin des lèvres, son pouce longea les lèvres qu'il désirait tellement. Enfin il déposa doucement ses lèvres sur les siennes, goûtant à nouveau à celles ci dans un long soupir. Il se contrôlait terriblement pour ne pas demander plus et approfondir, restant purement en surface, volage. Jusqu'à se redresser totalement et rester simplement assis sur son homme, curieux et anxieux de ses réactions.


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